Nuit Blanche
NUIT BLANCHE
La tête sur mon polochon
Aussi raide qu’une momie.
Mon regard fixant le plafond
Je déplore cette avanie
Que dis-je, cette malfaçon
Qui provoque mon insomnie.
J’ai dû compter tous les moutons
De trois ou quatre bergeries :
Les tondus, et les avortons
Filant le train d’autres sosies
Se sont montés le bourrichon
Pour bêler en cacophonie.
J’ai secoué mon édredon
Et dispersé la compagnie :
Pour un départ en escadron.
Leur silence fut mélodie.
Mais le sommeil, ce faux- jeton
Se dérobe avec félonie.
A mon côté dort, sans façon,
Un homme offert aux rêveries.
J’approche ma main, à tâtons
Frôlant ce corps en léthargie,
Parti franchir le Rubicon,
Ignorant mes cajoleries.
Pour oublier cet abandon
Je respire avec frénésie.
Je voudrais chasser le démon
Malicieux, il me défie
D’ingurgiter un cacheton
Qui m’endormirait, par magie…
Dieu des rêves, je me morfonds
Rejoins-moi vite, je t’en prie.
Pour me chanter, au diapason
Des mots doux, tendre griserie.
Morphéüs ! Divin sauvageon
Enfin, je me suis assoupie !
Mais, prés de moi, un lumignon
Qui cache sa machinerie
Larguera bientôt tous les sons
Programmés pour sept heures et demie.
Hallali d’un sommeil profond.
J’en resterai tout étourdie !